Budget 2026 : Lecornu promet une amélioration ciblée de la retraite des femmes

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Budget 2026 : Lecornu promet une amélioration ciblée de la retraite des femmes

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 intégrera des mesures visant à « améliorer la retraite des femmes ». Cette annonce intervient alors que le chef du gouvernement doit à nouveau faire face à la contestation sociale ce jeudi 2 octobre.

Le détail de la proposition

L’écart entre les pensions des femmes et celles des hommes reste un sujet récurrent dans le débat sur les retraites, conséquence de carrières souvent interrompues, de temps partiel ou encore de périodes consacrées à l’éducation des enfants, entraînant une accumulation moindre de trimestres cotisés. Trois organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC et CFTC) et deux patronales (Medef et CPME) avaient, lors du « conclave » sur les retraites, présenté des propositions d’amendements pour tenter de corriger ces désavantages.

Dans une lettre adressée aux responsables syndicaux mardi, Lecornu a annoncé que « certaines mesures issues du conclave » - en particulier celles concernant la retraite des femmes - seront intégrées au PLFSS 2026.

Toujours dans ce courrier, le Premier ministre indique souhaiter « poursuivre les échanges (...) autour des enjeux de pénibilité et d'usure professionnelle », un point de tension récurrent entre patronat et syndicats.

Les mesures envisagées

Plus concrètement, les discussions du conclave avaient fait émerger deux pistes principales :

  • Le calcul des pensions sur les 24 meilleures années pour les femmes ayant eu un enfant, et sur les 23 meilleures années pour celles ayant eu deux enfants ou plus. Actuellement, la règle générale retient les 25 meilleures années.
  • La possibilité, pour les femmes bénéficiant de trimestres supplémentaires au titre des enfants, d’en comptabiliser deux dans le dispositif « carrière longue ». Ce mécanisme permet un départ anticipé avant 64 ans pour celles ayant commencé à travailler tôt.

Ces deux mesures représenteraient chacune un coût estimé à 200 millions d’euros en 2030, selon le document du conclave. Dans Ouest France, le président de la CFTC Cyril Chabanier salue une avancée qui « améliorerait la pension des mères de famille de plusieurs dizaines d’euros par mois ». Mais il nuance en ajoutant que « ce n’est pas suffisant » et qu’il faudrait aussi « la baisse de l'âge d'annulation de la décote ».

Des concessions jugées insuffisantes

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, se montre beaucoup plus critique. Selon elle, le courrier du Premier ministre constitue un « hors sujet complet ». Elle estime que cette démarche « ne répond à aucune de nos exigences sur les retraites » et « ne nous donne aucune réponse à nos questions » sur le budget. La syndicaliste campe sur sa position de départ : l’abrogation pure et simple de la réforme des retraites.

Ces annonces ne devraient donc pas suffire à apaiser le climat social. L’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation et de grève ce jeudi 2 octobre dans de nombreuses villes françaises. Il s’agira de la troisième grande journée de mobilisation depuis la rentrée.

Cette séquence intervient alors qu’une première version du budget doit être transmise au Haut Conseil des finances publiques (HCFP) ce jeudi, ou vendredi au plus tard.

Cet organisme indépendant, placé auprès de la Cour des comptes, dispose de sept jours pour rendre son avis, lequel sera rendu public lors de la présentation officielle du budget par le gouvernement. En principe, ce dernier doit être présenté en Conseil des ministres avant le premier mardi d’octobre, soit le 7.

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