Baisse du taux du Livret A et du LDDS : et si c’était finalement une bonne nouvelle pour votre capital ?

La Banque de France l’a annoncé : le taux du Livret A et du LDDS passera de 2,4 % à 1,7 % au 1er août 2025. Une décision liée à la baisse de l’inflation, qui impacte directement les épargnants. Mais derrière cette mauvaise nouvelle apparente se cache aussi une opportunité : celle de repenser vos placements, d’explorer des alternatives plus rémunératrices et de mieux diversifier votre patrimoine.
Une révision du taux tous les six mois
C’était attendu et redouté, elle aura finalement bien lieu. La baisse du taux de rendement du Livret A est actée pour le 1er août prochain, date à partir de laquelle le taux passera de 2,4 % à 1,7 %. Il en sera de même pour le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), dont l’évolution suit celle du Livret A.
Si les détenteurs de ces deux livrets d’épargne auraient pu espérer un coup de pouce de l’État et de la Banque de France, il n’en est rien. Cette derniere a justifié cette décision en invoquant la formule légale de calcul liée à l’évolution de l’inflation. « Nous appliquons strictement la formule prévue par la loi », a déclaré son gouverneur, en rappelant que la baisse de l’inflation rend mécaniquement moins nécessaire une rémunération élevée de l’épargne réglementée.
Pour faire simple, l’épargne déposée sur un Livret A à partir du mois d’août fera moins de « petits » que celle déposée six mois plus tôt. Sur le papier, la nouvelle est mauvaise pour les huit Français sur dix qui détiennent un Livret A, c’est un fait. Mais paradoxalement, elle peut aussi marquer le début d’une nouvelle dynamique pour votre capital, puisqu’elle peut vous inciter à vous tourner vers des produits sous-exploités et plus rémunérateurs (à condition d’accepter un certain niveau de risque, pour certains).
Le LEP, l’alternative naturelle au Livret A… mais peu utilisée
Premier réflexe à avoir pour les épargnants : vérifier votre éligibilité au Livret d’Épargne Populaire (LEP). Ce livret réglementé est défiscalisé, liquide et surtout bien mieux rémunéré : 2,7 % à partir du 1er aout et jusqu’au 1er février 2026. C’est aujourd’hui le meilleur placement garanti à court terme disponible en France.
Il est cependant peu utilisé : seulement 12 millions de LEP sont ouverts, alors qu’environ 19 millions de Français pourraient y avoir droit, selon les estimations de la Banque de France. Pour pouvoir y prétendre, vous devez avoir un revenu annuel inférieur à :
- 22 823 € si vous vivez seul,
- 35 012 € si vous vivez en couple.
Cela signifie qu’une large partie de la population renonce, parfois sans le savoir, à un placement sécurisé et plus rentable que le Livret A. Pensez donc à vérifier votre éligibilité ! Rappelons que le plafond du LEP est de 10 000 euros.
Assurance vie : souplesse et rendement
L’assurance vie reste un outil phare pour épargner à moyen ou long terme. Elle offre deux options complémentaires :
- Le fonds en euros. Le capital est garanti, et après des années de vaches maigres, les rendements 2024 ont atteint en moyenne 2,60 %, soit plus que l’inflation.
- Les unités de compte (UC). Les contrats d’assurance vie multisupports sont plus dynamiques. Même s’il y a un risque de perte en capital, vous pouvez adapter votre stratégie en fonction de votre profil d’investisseur, que vous soyez prudent ou, au contraire, prêt à profiter du dynamisme des marchés financiers. Avec l’assurance vie, vous pouvez ainsi investir en actions, obligations ou immobilier.
Accessible et adaptable, ce dispositif bénéficie aussi d’une fiscalité avantageuse après 8 ans. C’est une solution idéale si vous souhaitez investir sur le long terme ou préparer la transmission de votre capital, puisque celle-ci se fait hors succession.
SCPI : l’immobilier sans les contraintes
Les SCPI permettent d’investir dans l’immobilier locatif sans acheter un bien (la fameuse « pierre-papier »). En échange de parts, vous recevez des revenus potentiels issus des loyers. C’est une option intéressante pour diversifier son patrimoine sans gérer les tracas d’un bien en direct.
Attention toutefois : le capital, là encore, n’est pas garanti et la revente peut prendre du temps. Le manque de liquidité (c’est-à-dire la capacité à retirer de l’argent « tout de suite ») est donc à prendre en considération.
Les marchés financiers : performance à long terme à manier avec prudence
Enfin, si vous êtes prêts à accepter une plus grande volatilité, les marchés boursiers sont historiquement les supports où votre épargne progresse le plus. Que ce soit via un Plan d’Épargne en Actions (PEA) ou un compte-titres, vous pourrez investir dans des entreprises cotées, françaises ou internationales.
Si les performances passées ne présagent en rien des performances futures, les données historiques montrent par exemple que c’est en investissant sur le CAC 40 que vous auriez obtenu les meilleurs rendements.
Diversifier encore plus : or, cryptomonnaies et matières premières
Au-delà des placements traditionnels, certains épargnants choisissent d’ouvrir leur portefeuille à des actifs dits non corrélés, comme l’or, les cryptomonnaies ou les matières premières. L’or, valeur refuge par excellence, reste prisé en période d’incertitude. Les cryptos, quant à elles, sont plus risquées et très volatiles, mais attirent ceux qui cherchent à miser sur des technologies émergentes.
Sachez que ces supports ne remplacent pas une épargne sécurisée, mais ils peuvent compléter intelligemment une stratégie de diversification, à hauteur de 5 à 10 % maximum de votre épargne.
L’occasion de se concentrer un peu plus sur sa retraite ?
L’ouverture d’un PER peut avoir du sens si vous souhaitez réattribuer une partie de vos versements mensuels vers d’autres supports que le livret A. Ce placement permet de constituer progressivement un capital pour la retraite, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux pendant la phase d’épargne.
Le PER permet d’investir sur différents supports, à la manière d’un contrat d’assurance vie : fonds euros, unités de compte, gestion pilotée selon votre horizon. Ce placement est donc souple, évolutif, et particulièrement adapté à celles et ceux qui souhaitent préparer leur retraite tout en optimisant leur fiscalité.
Attention toutefois : le capital est bloqué jusqu’à la retraite, sauf cas de déblocage anticipé (achat de résidence principale, accident de la vie, etc.). Sachez donc qu’on parle là d’un outil complémentaire destiné à améliorer votre vie plus tard. Il ne doit pas être ouvert pour « compenser » la baisse du taux du livret A, ce n’est pas son but principal.
Conclusion : une alerte plus qu’un drame
Au final, la baisse du taux du Livret A en août n’est pas une fatalité. Elle rappelle simplement que l’épargne 100 % sécurisée rapporte peu, surtout quand l’inflation revient à la normale. Si vous souhaitez faire fructifier votre argent sans le laisser dormir, c’est peut-être le bon moment pour diversifier, s’ouvrir à de nouveaux produits, et reprendre le contrôle de votre épargne avec plus de stratégie.
La diversification reste la clé de l’investisseur avisé, puisqu’il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. C’est en ayant un portefeuille composé de supports différents que vous pourrez véritablement profiter des avantages de chaque dispositif (sécurité, disponibilité des fonds, fiscalité avantageuse après X années, dynamisme des marchés financiers, etc.).
Ce recul apparent du rendement peut se transformer en tremplin pour votre capital, à condition d’oser sortir (un peu) de votre zone de confort.