Avec 33,3 % de son PIB consacré aux dépenses de protection sociale, la France championne d’Europe en la matière

En 2021, les prestations de protection sociale ont continué de progresser en France, nous apprend la DREES dans son nouveau Panorama La protection sociale en France et en Europe en 2021. Après la hausse exceptionnelle en 2020 (+6,9 %), due à l’apparition de la crise sanitaire, elle s’accroissent de 2,4 % en 2021 pour atteindre 834 milliards d’euros. Cela représente une moyenne de 12 350 € par habitant en France.
En 2020, la hausse des dépenses de protection sociales était essentiellement portée par les mesures liées au chômage partiel. En 2021, l’augmentation s’expliquent toujours par les marques laissées par la crise sanitaire : financement de la vaccination pour lutter contre le Covid-19, l’intensification de la campagne de dépistage du Covid et la reprise des soins médicaux non-urgents.
Les Français bénéficient en moyenne de 12 350 € de prestations sociales
La France est championne européenne en matière de dépenses de protection sociale : elle consacre en effet 33,3 % de son produit intérieur brut (PIB) à la protection sociale, soit 834 milliards d’euros en 2021. Elle se place ainsi devant l’Autriche (31,8 %) et l’Italie (31,5 %), qui occupent respectivement les 2ème et 3ème place du podium.
Le montant moyen des prestations sociales s’élève ainsi à plus de 12 350 € par habitant en 2021. Si ce montant est plus élevé que la moyenne européenne (10 150 €), il est moins élevé que dans d’autres pays en parité de pouvoir d’achat : l’Autriche se place première dans cette catégorie, avec une moyenne de 14 500 € de prestations sociales par habitant, suivie de l’Allemagne (14 000 €) et du Danemark (13 850 €).
Dans le sillage des luttes contre le Covid-19 et l’inflation, les prestations maladies et les prestations du risque pauvreté augmentent fortement
L’augmentation des dépenses de protection sociale a été essentiellement portée par les dépenses liées au risque santé (+9,6 %) : déploiement de la vaccination, intensification des campagnes de dépistage du Covid, et plus largement la reprise des soins médicaux non urgent, lesquels avaient été stoppés ou reportés en raison de la crise.
« Le risque santé prend ainsi le relai des mesures exceptionnelles de protection de l’emploi comme facteur de croissance de protection sociale ».
En outre, l’apparition de l’inflation en Europe dès la fin de l’année 2021 conduit la France à mettre en place de nouveaux dispositifs exceptionnelles comme l’indemnité inflation et le chèque énergie. Ces mesures d’urgence ont eu pour conséquence l’accroissement des prestations du risque pauvreté et exclusion sociale, de l’ordre de +6,7 %.
À l’inverse, les prestations liées à la protection sociale (comme le chômage partiel) sont en baisses de 18,2 %. Quant à la réforme des allocations logement de 2021, elle a contribué à une baisse historique des prestations logement (-5,7 %). La fin des mesures exceptionnelles à destination des familles (chômage partiel pour garde d’enfant, majoration de l’allocation de rentrée scolaire…), mises en place durant la crise sanitaire, a quant à elle contribuée à faire baisser les prestations du risque famille de l’ordre de 2,4 %.
À NOTER
Le redémarrage de l’activité économique de 2021 a entraîné une forte augmentation des cotisations sociales. Résultat : les ressources de la protection sociale sont en hausse de 5,2 %, ce qui permet de réduire le déficit de la protection sociale à 18 milliards d’euros. Pour rappel, il avait en 2020 atteint le niveau incroyablement élevé de 49 milliards d’euros..