Assurance auto, habitation, complémentaire santé : faut-il se préparer à une hausse importante des cotisations en 2026 ?

L’année prochaine, vous risquez de voir votre prime d’assurance habitation flamber bien davantage que d’habitude. Tous les contrats sont concernés, de l’automobile à la complémentaire santé, mais c’est bien l’habitation qui sera la plus impactée, avec une hausse attendue pouvant aller jusqu’à 6%.
Cette progression des tarifs ne fait que confirmer une tendance marquée dans le milieu de l’assurance depuis plusieurs années.
Une hausse généralisée
Selon les estimations du cabinet Facts & Figures dévoilées vendredi dernier, l’ensemble des contrats d’assurance devrait connaître des augmentations sensibles en 2026. Ce nouveau coup dur pour le portefeuille des Français est d’autant plus difficile à comprendre que l’inflation anticipée pour 2025 devrait rester plus contenue, autour des 1% selon des chiffres provisoires.
Les projections du cabinet indiquent ainsi les progressions suivantes :
- Assurance multirisque habitation (MRH) : +4 à 6 %
- Assurance auto : +4 à 5 %
- Complémentaire santé : +2,5 à 3,5 %
Après plusieurs années déjà marquées par de fortes hausses (entre +6 et +9,5 % en 2024 et 2025), l’impact serait donc très sensible. Pour certains foyers, la facture annuelle pourrait donc grimper de plusieurs dizaines d’euros si plusieurs contrats sont souscrits en même temps.
Pourquoi les prix augmentent
Selon le cabinet, cette nouvelle progression des tarifs s’explique par une raison simple : les remboursements coûtent plus cher aux assureurs, qui répercutent donc ces frais dans leurs conditions tarifaires.
Dans le domaine de l’auto, par exemple, le prix des réparations s’est envolé :
- +6 % en moyenne pour le prix des pièces détachées ;
- +3,5 % pour le coût de la main-d’œuvre dans les garages en France.
La sinistralité routière s’est également dégradée en 2025, avec une progression de 3,9 % des blessés graves depuis janvier et 1 % de tués supplémentaires sur les routes.
Concernant l’habitation, la répétition à plus grande échelle des aléas climatiques entraîne un nombre beaucoup plus important de demandes de remboursement enregistrées chaque année.
Enfin, les mutuelles santé pâtissent du désengagement progressif de l’État dans le financement du système de soins, ainsi que de la revalorisation des tarifs médicaux. Cette tendance accroît mécaniquement la part supportée par les assureurs et, par ricochet, le poids des cotisations pour les particuliers.
Comment limiter l’impact des hausses ?
Si vous souhaitez limiter l’impact des augmentations sur votre budget, vous avez donc tout intérêt à avoir une démarche proactive. Vous pouvez donc :
- Revoir les garanties de votre contrat : certaines options ne sont effectivement pas toujours nécessaires selon votre situation.
- Regrouper vos contrats auto, habitation et santé auprès d’un même assureur peut donner lieu à des réductions.
- Comparer régulièrement les offres : les écarts entre compagnies restent significatifs et un changement peut faire baisser la facture. Les comparateurs en ligne facilitent ces démarches.
- Souscrire auprès de néo-assureurs : certains acteurs 100 % en ligne proposent des prix attractifs, même si cela n’est pas systématique.
Rappelons que vous pouvez changer d’assurance (MRH, habitation, auto) à tout moment après un an de contrat dans le cadre du droit de résiliation infra-annuelle. En outre, certains motifs légitimes de résiliation anticipée sont prévus : la vente du véhicule assuré, un déménagement ou encore une augmentation injustifiée de la prime.
L’article R.212-1 du Code de la consommation précise qu’une clause permettant à l’assureur d’augmenter les cotisations sans faculté de résiliation pour l’assuré est considérée comme abusive. Dit plus simplement, si vous constatez une hausse injustifiée, vous pouvez demander la résiliation de votre contrat. Très souvent, l’assureur tentera alors de négocier et de proposer une réduction tarifaire pour vous conserver comme client.
Concernant les complémentaires santé, des changements de situation personnelle peuvent également ouvrir un droit à résiliation. Parmi les plus fréquents : un départ à la retraite, une adhésion à la Complémentaire santé solidaire (CSS), une expatriation ou un divorce.
Enfin, si vous intégrez une nouvelle entreprise, la mutuelle collective obligatoire se substitue à votre contrat individuel, que vous êtes alors en droit de résilier.