Auto-entrepreneurs : attention à la CFE, la taxe de fin d’année qui doit être payée avant le 16 décembre

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Auto-entrepreneurs : attention à la CFE, la taxe de fin d’année qui doit être payée avant le 16 décembre

C’est un impôt dont beaucoup d’auto-entrepreneurs entendent parler… seulement lorsqu’ils le reçoivent. La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) revient comme chaque année fin octobre, avec son lot d’interrogations : qui doit la payer, comment elle se calcule, et pourquoi certains se retrouvent redevables alors qu’ils n’ont presque rien gagné.

Décryptage d’une taxe locale souvent mal comprise.

Vous venez de recevoir un mail ou un avis de CFE, sans comprendre pourquoi ?
Pas de panique : si vous êtes auto-entrepreneur, c’est normal d’être concerné à partir de votre deuxième année d’activité : la CFE est un impôt local payé par toute personne exerçant une activité professionnelle non salariée, sauf exonérations. Autrement dit, dès que vous créez votre micro-entreprise, vous entrez dans le champ potentiel de la CFE. Cette taxe sert à financer les communes : c’est une contribution au fonctionnement du territoire où vous exercez.

Beaucoup d’auto-entrepreneurs la découvrent avec étonnement, parfois au bout de quelques années d’activité. Pourtant, même si vous gagnez peu, même si vous travaillez de chez vous et sans local professionnel, vous pourriez être concerné. Du moins, à partir d’un certain chiffre d’affaires.

Dois-je payer la CFE ?

La CFE peut se calculer de deux façons. Si vous disposez d’un local, elle est évaluée à partir de la « valeur locative » des locaux utilisés pour votre activité. Pour les indépendants qui exercent sans local, l’impôt est calculé sur votre chiffre d’affaires de deux ans plus tôt (en « N-2 »).

En 2025, les montants minimums de la taxe varient selon les tranches suivantes :

  • Chiffre d’affaires inférieur à 5 000 € en N-2 : exonération totale ;
  • Entre 5 001 € et 10 000 € en N-2 : taxe allant de 243 € à 579 € ;
  • Entre 10 001 € et 32 600 € en N-2 : taxe allant de 243 € à 1 158 € ;
  • Entre 32 601 € et 100 000 € en N-2 : taxe allant de 243 € à 2 433 € ;
  • Entre 100 001 € et 250 000 € en N-2 : taxe allant de 243 € à 4 056 € ;
  • Entre 250 001 € et 500 000 € en N-2 : taxe allant de 243 € à 5 793 € ;

  • Au-delà de 500 000 € en N-2, taxe allant de 243 € à 7 533 €

C’est votre commune qui fixe une cotisation minimale : deux entrepreneurs aux revenus identiques, mais domiciliés dans deux villes voisines, peuvent donc en théorie payer des montants différents.

Vous ne savez pas où trouver votre CFE ?

Fin octobre, vous avez reçu un mail de la DGFP : « Vos avis d'impôt 2025 de CFE et/ou d'IFER sont disponibles dans votre espace professionnel sur le site impots.gouv.fr ». Vous vous êtes connecté sur votre interface habituelle des impôts, et vous n’avez rien trouvé ?

Pas de panique ! C’est probablement parce que vous n’avez pas créé votre compte professionnel sur impots.gouv.fr. La création de ce compte est obligatoire pour accéder à votre avis de CFE. Sans espace professionnel, vous pouvez recevoir un courrier papier, mais vous prenez le risque de manquer la date limite, notamment si vous ne vivez plus à l’endroit de votre déclaration de domiciliation initiale de l’entreprise.

Comment créer votre espace professionnel sur le site des impôts

Pour le créer, rendez-vous sur impots.gouv.fr, rubrique « Votre espace professionnel », puis choisissez « Créer mon espace ». Toutefois, cela ne suffit pas à accéder aux informations importantes : une fois connecté, il vous faut cliquer sur « adhérer » et cocher (au moins) les services « Taxes et autres impôts » (si vous êtes soumis à la TVA, vous devrez également cocher les services en lien avec cette taxe).

Nous vous conseillons également d’adhérer à la messagerie sécurisée, ainsi qu’à la consultation de vos déclarations fiscales. Le site vous demandera ensuite votre RIB professionnel, qui servira pour les paiements automatiques. L’adhésion elle-même est gratuite.

Vous pourrez ensuite consulter votre avis, vérifier si vous êtes exonéré, ou payer directement en ligne.

Vous avez changé d’adresse depuis la création de votre auto-entreprise ?

C’est un point souvent oublié. La CFE dépend de la commune où votre entreprise est domiciliée. Si vous avez déménagé sans modifier la domiciliation de votre entreprise, l’impôt continuera à être calculé sur votre ancienne adresse, avec le taux de cette commune. Mieux vaut donc signaler tout changement rapidement sur le site des impôts.

Vous avez beaucoup travaillé cette année, mais votre CFE affiche… 0 € ?

Rassurez-vous, il n’y a probablement pas d’erreur. Si vous êtes auto-entrepreneur et que votre avis de CFE indique 0 €, c’est simplement parce que cette taxe se calcule sur vos revenus d’il y a deux ans (N-2). Autrement dit, la CFE 2025 repose sur votre chiffre d’affaires 2023 : si, à l’époque, votre activité était encore faible ou en lancement, il est logique de ne rien devoir cette année, même si 2025 a été très productif pour vous.

Le bon réflexe : vérifiez que vous avez bien déclaré le bon chiffre d’affaires à l’URSSAF. Si tout est à jour, votre CFE augmentera dans deux ans, en fonction de vos revenus actuels.

À l’inverse, vous avez gagné peu cette année mais on vous réclame une grosse CFE ?

Là encore, la réponse se trouve dans le fameux mécanisme N-2. Votre cotisation actuelle ne reflète pas vos revenus de 2025, mais ceux de 2023. Si cette année-là vous aviez beaucoup travaillé ou connu une bonne période d’activité, votre CFE reste indexée dessus.

Le bon réflexe : rien de particulier à court terme - c’est le fonctionnement normal du calcul. En revanche, pensez à anticiper les années suivantes : chaque fin d’année, regardez combien vous avez gagné et estimez la CFE que vous paierez deux ans plus tard. Mieux vaut mettre de côté une petite réserve plutôt que d’avoir une mauvaise surprise, parfois de centaines ou milliers d’euros, en N + 2.

Autre scénario : vos premiers mois de chiffre d’affaires ont été annualisés

Ici, un autre piège guette certains micro-entrepreneurs : l’annualisation. Cela peut arriver si vous avez démarré votre activité en cours d’année. Pour avoir une base de revenus, l’administration « annualise » en effet votre chiffre d’affaires, c’est-à-dire qu’elle le ramène sur 12 mois pour calculer la CFE.

Exemple : vous avez créé votre micro-entreprise octobre et vous avez gagné 4 000 € en trois mois d’activité. L’administration annualisera votre revenu, qui deviendra donc 16 000 € (un trimestre à 4 000 € x 4 trimestres) ce qui peut vous faire dépasser le premier seuil d’exonération (à 5 000 €) et déclencher une CFE que vous n’attendiez pas.

En clair, même une courte période d’activité peut donner lieu à la CFE. Si vous constatez un écart important entre vos revenus et le montant réclamé, vérifiez si une annualisation a été appliquée. Vous pouvez éventuellement contacter votre centre des impôts locaux pour demander un réexamen, en faisant valoir par exemple des difficultés financières liées à votre début d’activité, mais rien ne garantit que vous puissiez être exonéré.

Quand dois-je payer ma CFE ?

La CFE se règle chaque année avant la mi-décembre (avant le 16 décembre en 2025) mais certains professionnels doivent s’en acquitter en deux temps.

En effet, si le montant de votre CFE dépasse 3 000 €, vous devez verser un acompte de 50 % avant le 15 juin, puis le solde restant avant le 15 décembre.

En dessous de 3 000 €, un seul paiement suffit, à effectuer au plus tard le 16 décembre 2025.

Attention : si vous laissez passer la date limite du 16 décembre, le prélèvement automatique ne fonctionnera plus. Vous devrez alors payer manuellement, directement depuis votre espace professionnel sur impots.gouv.fr.

Vous découvrez une majoration ou des pénalités sur votre avis de CFE ?

Cela peut arriver si vous avez oublié de payer à temps, ou si vous n’aviez pas activé votre espace professionnel. En cas de non-paiement à la date limite, la CFE est majorée automatiquement de 5 %, puis des intérêts de retard de 0,4 % par mois s’ajoutent ensuite. Contactez rapidement votre Service des impôts des entreprises local, notamment la DGFIP de votre département (par exemple, la DGFIP du Rhône si vous êtes à Lyon) et expliquez votre situation : pour une première erreur, les agents peuvent parfois être cléments et annuler la majoration, ou bien accorder un délai de paiement.

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