Assurance emprunteur : quel est le bilan de la loi Lemoine, deux ans après son entrée en vigueur ?

PUBLIÉ LE :
Assurance emprunteur : quel est le bilan de la loi Lemoine, deux ans après son entrée en vigueur ?
Adobe Stock

Il y a maintenant deux ans, la loi Lemoine était publiée au Journal officiel. Son ambition ? Faire en sorte que l’accès au marché de l’assureur emprunteur soit « plus juste, plus simple et plus transparent ». Pour rappel, cette loi prévoyait notamment la possibilité pour les emprunteurs de changer d’assurance de prêt à tout moment.

Le comité consultatif du secteur financier (CCSF) a réalisé un premier bilan de cette réforme. Et il est assez positif ! On fait le point avec vous.

Que prévoit la loi Lemoine de 2022 ?

Pour rappel, la loi Lemoine apportait plusieurs changements significatif en matière d’assurance emprunteur :

  • Elle réduit le droit à l’oubli à 5 ans (au lieu de 10 ans) pour les anciens malades du cancer et de l’hépatite C ;
  • Elle supprime le questionnaire médical pour les prêts immobiliers inférieurs à 200 000 € ;
  • Et elle permet aux emprunteurs de résilier à tout moment leur assurance emprunteur, sans frais ni pénalité.

Changer son assurance de prêt immobilier, une solution qui a le vent en poupe

La loi Lemoine a bousculé les habitudes du marché de l’emprunteur : les demandes de changement d’assurance de prêt ont bondi de plus de 80 %, en seulement deux ans. De fait, le marché de la substitution est désormais majoritaire.

Ce changement d’habitude ne profite pas à tous : 58 % des substitutions d’assurance concerne les clients les plus aisés, à savoir les cadres et assimilés, les professions libérales et les fonctionnaires. Et ce, alors même qu’ils ne représentent que 27 % des crédits immobiliers.

Quid de la suppression du questionnaire médical ?

On l’a rappelé : la loi Lemoine supprime le questionnaire médical pour les prêts immobiliers inférieurs à 200 000 € (par personne), dès lors qu’ils peuvent être remboursés avant le 60ème anniversaire.

Dans les faits, seuls 23 % des emprunteurs rentraient dans les cases et pouvaient faire jouer l’absence de sélection médicale : « le plafond de 60 ans au terme du crédit réduit de manière significative le périmètre d’application de l’abandon de la sélection médicale ». À noter également que les contrats sans sélection médicale ne représentent que 31 % des substitutions.

Le CCSF note également que la suppression de la sélection médicale a entraîné une hausse préventive des tarifs des contrats sans sélection médicale (de l’ordre de + 10 %). À l’inverse, les contrats avec sélection médicale ont poursuivi leur baisse de tarif (- 8 % en moyenne).

infographie questionnaire médical assurance emprunteur

Cet article issu de Previssima.fr est soumis au droit d'auteur, protégé par un logiciel anti-plagiat. Toute reproduction, rediffusion ou commercialisation totale ou partielle du contenu, sans l’autorisation expresse de la société Previssima, est interdite. Les informations diffusées sur Previssima.fr (hors forum) sont toutes vérifiées par un service juridique spécialisé. Toutefois, Previssima ne peut garantir l'exactitude ou la pertinence de ces données. L'utilisation des informations et contenus disponibles sur l'ensemble du site ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de Previssima.