Arrêts de travail : vers la fin de la visite de reprise par la médecine du travail ?

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Arrêts de travail : vers la fin de la visite de reprise par la médecine du travail ?

Dans le cadre de la préparation du budget 2026, François Bayrou a annoncé une mesure qui pourrait bien modifier en profondeur le parcours de retour au travail après un arrêt maladie : la fin de l’obligation de la visite de reprise par le médecin du travail, hors accidents du travail et maladies professionnelles.

Visite médicale de reprise : de quoi parle-t-on ?

Organisée par l’employeur, la visite médicale de reprise permet d’évaluer l’aptitude du salarié à reprendre son poste, de recommander des aménagements éventuels, ou encore de déclarer une inaptitude au travail. Elle est aujourd’hui réalisée par un médecin du travail et est obligatoire après certains arrêts, notamment :

  • Après un congé maternité ;
  • Après une absence d’au moins 30 jours liée à un accident du travail ;
  • Après au moins 60 jours d’arrêt maladie non professionnel.

Ce qui pourrait changer en 2026

Pour 2026, le gouvernement souhaite transférer au médecin traitant la responsabilité de décider de la reprise du travail - en dehors des cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Une réforme qui marquerait un changement de logique important, puisque jusqu’ici, seul le médecin du travail pouvait valider cette reprise.

Un changement qui interroge

Le gouvernement affirme ne pas vouloir supprimer la visite de reprise, mais en « revoir les modalités ». Une façon de « fluidifier les reprises », selon le Premier ministre, qui juge « absurde » que des salariés prêts à retravailler soient bloqués à cause d’un délai d’attente pour un rendez-vous avec le médecin du travail.

Pourtant, le message envoyé est clair : moins de passages par la médecine du travail, plus de place pour la médecine de ville. Or, les missions de ces deux acteurs sont différentes (et complémentaires) : le médecin du travail veille à la compatibilité entre l’état de santé d’un salarié et son poste de travail (avec un focus sur les risques liés au poste en question, les conditions de travail) et en propose des aménagements. Autant de tenants et aboutissements qui ne sont pas systématiquement accessibles au médecin généraliste pour une évaluation en profondeur de la situation du salarié.

Rendre la reprise au travail plus rapide peut donc sembler pragmatique, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la prévention et de la santé au travail, qui reste une compétence spécifique de la médecine du travail.

Et maintenant ?

Pour que cette réforme entre en vigueur, elle devra être intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026, prévu cet automne, et devra passer devant l'Assemblée nationale et le Sénat.

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