Apprentissage dans l’hôtellerie-restauration : vers une revalorisation salariale pour les apprentis

Face à la récente évolution législative impactant à la baisse les exonérations de charges, les organisations patronales et les partenaires sociaux de la branche HCR (hôtels, cafés, restaurants) ont trouvé un terrain d'entente pour revaloriser les salaires des apprentis.
Un consensus pour soutenir l’apprentissage
Le 8 avril 2025, un accord a été signé entre les représentants des employeurs – l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) et le Groupement National des Chaînes Hôtelières (GNC) – et les principales organisations syndicales de salariés (FO, CFDT, CFE-CGC, CGT).
Cet avenant vise à ajuster les niveaux de rémunération des apprentis, afin de limiter l’impact de la réforme des cotisations sociales intervenue au 1er mars.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 a en effet modifié deux dispositifs-clés pour les jeunes en alternance :
- La part exonérée de cotisations salariales est désormais limitée à 50 % du Smic, contre 79 % auparavant ;
- Les apprentis sont dorénavant assujettis à la CSG (Contribution sociale généralisée) et à la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale).
Rendre les métiers plus attractifs
La revalorisation ne se limite pas à une simple mesure corrective. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large visant à redonner de l’élan à une filière en manque de main-d'œuvre. En améliorant les conditions de rémunération, les partenaires sociaux espèrent inciter davantage de jeunes à s’orienter vers ces métiers porteurs, mais souvent perçus comme exigeants.
Comme le souligne l’UMIH dans son communiqué, la profession « reste attachée à la qualité des parcours d’apprentissage et à l’intégration durable des jeunes dans l’emploi ». L’alternance est perçue comme une voie d’excellence pour se former sur le terrain et acquérir rapidement des compétences opérationnelles, mais elle nécessite un accompagnement adéquat, tant sur le plan pédagogique que social.
Mise en œuvre et perspectives
L'entrée en vigueur de l’avenant est conditionnée à sa validation officielle par le ministère du Travail, via la publication de l’arrêté d’extension au Journal Officiel. La revalorisation s’appliquera alors à compter du premier jour du mois suivant cette publication.
Pour l’heure, les modalités précises d’augmentation – notamment les nouveaux pourcentages de rémunération selon l’âge ou l’année de contrat – n’ont pas encore été communiquées.
En parallèle, une autre mesure a été adoptée : le déploiement d’un « permis de former en alternance ». Ce dispositif vise à mieux structurer les relations entre entreprises et centres de formation, en facilitant le dialogue et en réduisant les risques de rupture de contrat. Il s'agit d'un levier important pour renforcer l'encadrement des apprentis et garantir la réussite des parcours engagés