Proches aidants : vers un congé indemnisé à hauteur de 40 € par jour en 2020

On compte actuellement entre 8 et 11 millions d’aidants familiaux en France, dont près de 4 millions qui travaillent. À ce jour, seuls 2 % d’entre eux ont eu recours au congé du proche aidant, un dispositif créé par la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) et entré en vigueur au 1er janvier 2017. Élément rédhibitoire à la prise de ce congé de l’aidant : l’absence d’indemnisation. Toutefois, le vent va prochainement tourner : en effet, une indemnisation du congé du proche aidant est prévue pour 2020.
Ce congé rémunéré du proche aidant figurera dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020 présentée fin septembre. L'ouverture à une indemnisation permettra de « faciliter la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle » des aidants et de « soutenir » ceux qui subissent d’importantes pertes de salaires, a affirmé Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.
Le congé du proche aidant, fractionnable dans une limite de 3 mois et renouvelable, sera, selon toute vraisemblance, rémunéré « à hauteur des congés existants comparables, par exemple le congé pour un enfant malade », selon une porte-parole d’Agnès Buzyn. Il est donc question d’aligner l’indemnité journalière du proche aidant sur l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) versée, sous conditions, au parent cessant son activité professionnelle afin de s'occuper d'un enfant à charge, dont l'état de santé requiert une présence soutenue et des soins contraignants. Au titre de l’année 2019, le montant de l’allocation s’élève à près de 52 € pour une personne seule et 43 € environ pour un couple.
Pour Olivier Morice, le délégué général du collectif pour les aidants Je t’Aide, si cette mesure est encourageante, elle demeure néanmoins insuffisante : « nous faisons face à une population vieillissante, davantage sujette à des maladies chroniques graves. Un congé de trois mois à répartir sur un an n’est pas suffisant. S’occuper d’un enfant handicapé ou d’une personne atteinte d’Alzheimer ne se fait pas en trois mois mais sur des années. Quant au montant de l’indemnité proposée, il est trop faible pour permettre aux aidants de vivre dignement. »
D’autres mesures en faveur des proches aidants sont prévues. Parmi elles, le bénéfice de droits contributifs à la retraite prévu par le Rapport Delevoye visant à réformer le système de retraite français.